Milena Stefanova

Architecte

Milena Stefanova
Architecte

L’ÉCOLE EN PISÉ DE VEYRINS-THUELLIN

(à propos du projet d’école en pisé de Veyrins-Thuellin)

« C’est un projet de bâtiment neuf en ERP (Equipement Recevant du Public) scolaire, en zone sismique, et qui a été voulu par un concours. À l’époque ce type de projet était extrêmement rare, et quand on dit ERP, il y a toute la réglementation qui va avec, et aussi l’appréhension vis-à-vis de cette technique jusqu’ici peu utilisée pour des établissements publics.

PARTIS-PRIS THERMIQUES
Nous savions que le budget n’était pas extensible, nous avons donc eu une réflexion d’utilisation extrêmement optimisée du pisé au point de vue structurel comme au point de vue thermique. Nous avons immédiatement décidé de ne l’utiliser en façade que sur les orientations sud et ouest, les apports solaires compensant le fait de ne pas isoler les murs à l’intérieur.

PARTIS-PRIS STRUCTURELS
La question qui s’est posée était : Faisons-nous des murs entiers avec des percements classiques comme des fenêtres ou va-t-on plus loin en simplifiant la structure en faisant des pleins et des vides ? Cette solution est vite apparue comme une évidence pour la fabrication du pisé et pour éviter des problèmes de linteaux. Il était plus simple de construire des trumeaux pleins en pisé entre lesquels viendraient se positionner les vitrages, de haut en bas.

DES GÉANTS AU VENTRE ROND
Une fois le principe des trumeaux déterminé, s’est posée la question de la plasticité de ces trumeaux. On sait que pour le pisé, aussi bien structurellement que pour pouvoir damer entre les banches, il faut une certaine épaisseur, de 40 à 50 centimètres. Et l’idée a été d’arrondir cette épaisseur, pour que des courbes nous accompagnent lorsqu’on se déplace entre les trumeaux. Ces courbes ont été travaillées comme des sortes de géants, des ventres tout ronds que les enfants auraient envie d’embrasser, et effectivement, une fois démoulée, la découverte de la texture du pisé, granuleuse, riche et avec de la profondeur marchait très bien avec cette plasticité et ces arrondis.

Ce fut pour moi un travail plastique d’expression de cette matière extrêmement riche donné par la terre.

PISÉ ET RÉGLEMENTATIONS
De toutes façons notre souhait était d’avoir la terre brute telle qu’elle en façade, à l’extérieur comme à l’intérieur. Il y avait la question à l’époque, avec la RT 2000, de la manière d’aborder le calcul thermique du bâtiment. Cela posait pas mal de problèmes puisque il fallait que la totalité des éléments structurels puissent répondre aux exigences. Au jour d’aujourd’hui les réglementations thermiques ont évolué et autorisent un calcul global permettant d’avoir des éléments très performants qui compensent d’autres éléments moins performants, ce qui permet de retrouver plus facilement cette situation de la terre apparente à l’intérieur et à l’extérieur.

DES PROGRAMMES ET DES COÛTS
Cette première expérience en pisé nous a donné envie de continuer. Nous avons donc répondu à un autre appel d’offre, à Orléans où de nouveau le maitre d’ouvrage souhaitait du pisé. Le bâtiment d’Orléans a été construit sur le principe d’un mur seul, assez haut qui enferme un espace continu. Mais ce choix imposé par le programme, le banchage au fur et à mesure à l’avancement a eu des répercussions sur le coût des murs et l’économie du projet. Il est intéressant de souligner que les murs trumeaux de Veyrins-Thuellin sont à 300€ le m2 de pisé contre 550 à 600€ le m2 pour l’enveloppe fermée d’Orléans. Donc les choix structurels ont aussi des conséquences économiques et quand on évoque le pisé comme un matériau et une mise en œuvre couteux, il faut se souvenir qu’il y a toujours la possibilité de réfléchir à des mises en œuvre plus simplifiées comme les trumeaux de Veyrins-Thuellin.  »

Milena Stefanova

Architecte

Milena Stefanova
Architecte

L’ÉCOLE EN PISÉ DE VEYRINS-THUELLIN

(à propos du projet d’école en pisé de Veyrins-Thuellin)

« C’est un projet de bâtiment neuf en ERP (Equipement Recevant du Public) scolaire, en zone sismique, et qui a été voulu par un concours. À l’époque ce type de projet était extrêmement rare, et quand on dit ERP, il y a toute la réglementation qui va avec, et aussi l’appréhension vis-à-vis de cette technique jusqu’ici peu utilisée pour des établissements publics.

PARTIS-PRIS THERMIQUES
Nous savions que le budget n’était pas extensible, nous avons donc eu une réflexion d’utilisation extrêmement optimisée du pisé au point de vue structurel comme au point de vue thermique. Nous avons immédiatement décidé de ne l’utiliser en façade que sur les orientations sud et ouest, les apports solaires compensant le fait de ne pas isoler les murs à l’intérieur.

PARTIS-PRIS STRUCTURELS
La question qui s’est posée était : Faisons-nous des murs entiers avec des percements classiques comme des fenêtres ou va-t-on plus loin en simplifiant la structure en faisant des pleins et des vides ? Cette solution est vite apparue comme une évidence pour la fabrication du pisé et pour éviter des problèmes de linteaux. Il était plus simple de construire des trumeaux pleins en pisé entre lesquels viendraient se positionner les vitrages, de haut en bas.

DES GÉANTS AU VENTRE ROND
Une fois le principe des trumeaux déterminé, s’est posée la question de la plasticité de ces trumeaux. On sait que pour le pisé, aussi bien structurellement que pour pouvoir damer entre les banches, il faut une certaine épaisseur, de 40 à 50 centimètres. Et l’idée a été d’arrondir cette épaisseur, pour que des courbes nous accompagnent lorsqu’on se déplace entre les trumeaux. Ces courbes ont été travaillées comme des sortes de géants, des ventres tout ronds que les enfants auraient envie d’embrasser, et effectivement, une fois démoulée, la découverte de la texture du pisé, granuleuse, riche et avec de la profondeur marchait très bien avec cette plasticité et ces arrondis.

Ce fut pour moi un travail plastique d’expression de cette matière extrêmement riche donné par la terre.

PISÉ ET RÉGLEMENTATIONS
De toutes façons notre souhait était d’avoir la terre brute telle qu’elle en façade, à l’extérieur comme à l’intérieur. Il y avait la question à l’époque, avec la RT 2000, de la manière d’aborder le calcul thermique du bâtiment. Cela posait pas mal de problèmes puisque il fallait que la totalité des éléments structurels puissent répondre aux exigences. Au jour d’aujourd’hui les réglementations thermiques ont évolué et autorisent un calcul global permettant d’avoir des éléments très performants qui compensent d’autres éléments moins performants, ce qui permet de retrouver plus facilement cette situation de la terre apparente à l’intérieur et à l’extérieur.

DES PROGRAMMES ET DES COÛTS
Cette première expérience en pisé nous a donné envie de continuer. Nous avons donc répondu à un autre appel d’offre, à Orléans où de nouveau le maitre d’ouvrage souhaitait du pisé. Le bâtiment d’Orléans a été construit sur le principe d’un mur seul, assez haut qui enferme un espace continu. Mais ce choix imposé par le programme, le banchage au fur et à mesure à l’avancement a eu des répercussions sur le coût des murs et l’économie du projet. Il est intéressant de souligner que les murs trumeaux de Veyrins-Thuellin sont à 300€ le m2 de pisé contre 550 à 600€ le m2 pour l’enveloppe fermée d’Orléans. Donc les choix structurels ont aussi des conséquences économiques et quand on évoque le pisé comme un matériau et une mise en œuvre couteux, il faut se souvenir qu’il y a toujours la possibilité de réfléchir à des mises en œuvre plus simplifiées comme les trumeaux de Veyrins-Thuellin.  »

Milena Stefanova

Architecte

Milena Stefanova
Architecte

L’ÉCOLE EN PISÉ DE VEYRINS-THUELLIN

(à propos du projet d’école en pisé de Veyrins-Thuellin)

« C’est un projet de bâtiment neuf en ERP (Equipement Recevant du Public) scolaire, en zone sismique, et qui a été voulu par un concours. À l’époque ce type de projet était extrêmement rare, et quand on dit ERP, il y a toute la réglementation qui va avec, et aussi l’appréhension vis-à-vis de cette technique jusqu’ici peu utilisée pour des établissements publics.

PARTIS-PRIS THERMIQUES
Nous savions que le budget n’était pas extensible, nous avons donc eu une réflexion d’utilisation extrêmement optimisée du pisé au point de vue structurel comme au point de vue thermique. Nous avons immédiatement décidé de ne l’utiliser en façade que sur les orientations sud et ouest, les apports solaires compensant le fait de ne pas isoler les murs à l’intérieur.

PARTIS-PRIS STRUCTURELS
La question qui s’est posée était : Faisons-nous des murs entiers avec des percements classiques comme des fenêtres ou va-t-on plus loin en simplifiant la structure en faisant des pleins et des vides ? Cette solution est vite apparue comme une évidence pour la fabrication du pisé et pour éviter des problèmes de linteaux. Il était plus simple de construire des trumeaux pleins en pisé entre lesquels viendraient se positionner les vitrages, de haut en bas.

DES GÉANTS AU VENTRE ROND
Une fois le principe des trumeaux déterminé, s’est posée la question de la plasticité de ces trumeaux. On sait que pour le pisé, aussi bien structurellement que pour pouvoir damer entre les banches, il faut une certaine épaisseur, de 40 à 50 centimètres. Et l’idée a été d’arrondir cette épaisseur, pour que des courbes nous accompagnent lorsqu’on se déplace entre les trumeaux. Ces courbes ont été travaillées comme des sortes de géants, des ventres tout ronds que les enfants auraient envie d’embrasser, et effectivement, une fois démoulée, la découverte de la texture du pisé, granuleuse, riche et avec de la profondeur marchait très bien avec cette plasticité et ces arrondis.

Ce fut pour moi un travail plastique d’expression de cette matière extrêmement riche donné par la terre.

PISÉ ET RÉGLEMENTATIONS
De toutes façons notre souhait était d’avoir la terre brute telle qu’elle en façade, à l’extérieur comme à l’intérieur. Il y avait la question à l’époque, avec la RT 2000, de la manière d’aborder le calcul thermique du bâtiment. Cela posait pas mal de problèmes puisque il fallait que la totalité des éléments structurels puissent répondre aux exigences. Au jour d’aujourd’hui les réglementations thermiques ont évolué et autorisent un calcul global permettant d’avoir des éléments très performants qui compensent d’autres éléments moins performants, ce qui permet de retrouver plus facilement cette situation de la terre apparente à l’intérieur et à l’extérieur.

DES PROGRAMMES ET DES COÛTS
Cette première expérience en pisé nous a donné envie de continuer. Nous avons donc répondu à un autre appel d’offre, à Orléans où de nouveau le maitre d’ouvrage souhaitait du pisé. Le bâtiment d’Orléans a été construit sur le principe d’un mur seul, assez haut qui enferme un espace continu. Mais ce choix imposé par le programme, le banchage au fur et à mesure à l’avancement a eu des répercussions sur le coût des murs et l’économie du projet. Il est intéressant de souligner que les murs trumeaux de Veyrins-Thuellin sont à 300€ le m2 de pisé contre 550 à 600€ le m2 pour l’enveloppe fermée d’Orléans. Donc les choix structurels ont aussi des conséquences économiques et quand on évoque le pisé comme un matériau et une mise en œuvre couteux, il faut se souvenir qu’il y a toujours la possibilité de réfléchir à des mises en œuvre plus simplifiées comme les trumeaux de Veyrins-Thuellin.  »

Magued Sabbagh

René Deschamps

Mr et Mme Bellaton

Cristian Ochoa

MAÇON PISEUR

Nicolas Meunier

Mr et Mme Wismer

Milena Stefanova

Hervé Martineau

Vincent Rigassi

Jean-Philippe Bosland